samedi 17 novembre 2012

Rimbalbo


Une surprise :

RIMBALBO

De Serge Filippini

Mise en lecture : Claude Leblond

Avec : Didier Bailly, Grégoire Bourbier, Roger Défossez, Jean-Pierre Ducos, Sophie Fontaine, Valérie Jeannet, Laurent Suire, Hedi Tarkani.

"Le sujet de la pièce est une photographie désormais bien connue sur laquelle figure le poète français Arthur Rimbaud. Nous sommes à Aden à la fin août 1880. Exactement, sur la terrasse de l’hôtel de l’Univers que fréquentent des explorateurs et des Européens établis en ville. La pièce raconte en temps réel les quelques 60 minutes qui précèdent le moment où le cliché sera pris."

Lundi 26 novembre 2012, à 14h30

Théâtre de La Huchette
23 rue de La Huchette
75005 PARIS
01 43 26 38 99

L'entrée est libre mais il est impératif de réserver : 01 42 49 27 97 ou  amihuche@free.fr
 

Rimbaud nègre


Parution de Rimbaud l'africain, par Chehem Watta

La couverture est orné d'un Rimbaud "négrifié" librement inspiré de la photographie que nous avons découverte. 

Gag : ce livre est préfacé par... M. Claude Jeancolas, dont on connait l'allergie à cette photographie


Le thème de Rimbaud nègre est un classique, symétrique et inverse du Rimbaud angélique fabriqué autour de 1900 (dans la même lignée, un autre livre vient de paraître : Le descendant africain d'Arthur Rimbaud, par Victor Kathémo)

L'Arthur Rimbaud "idéal" est incarné par la mythique photographie de Carjat. Les auteurs qui se penchent sur le Rimbaud "nègre" illustrent leur propos d'autres images, et il est logique que celle de l'Hôtel de l'Univers, qui montre un personnage non idéalisé, soit aujourd'hui retenue *

Autrefois, Claudel s'effrayait de voir dans l'un des autoportraits de 1883 (aujourd'hui conservé au Musée Arthur Rimbaud à Charleville-Mézières), un Rimbaud "noir" :

"Cette dernière photographie terrible où on le voit tout noir, les pieds et la tête nus, en costume comme de forçat, les pieds nus aux rives de ce fleuve d’Abyssinie" (Journal, juillet 1912). "On m'a montré son portrait a demie effacé là-bas, la face noire près de ce fleuve d'Ethiopie" (La Messe là-bas, 1919). 

M. Jeancolas remarquait :


"Cet homme […] est-il vraiment le même que Carjat avait photographié, adolescent, défiant les êtres et les mondes, de son regard bleu myosotis ? Le regard est devenu fixe, perdu, lassé, noir."

En 2009, sur un forum, M. Jacques Bienvenu fit une interprétation littérale de cette observation :


"Comme le remarquait Claudel, Rimbaud est noir sur cette photo. C’est curieux. Reprendre l’historique de la découverte de la photo de Rimbaud aux pieds nus n’est pas inutile. On ne sait jamais" ; "on a peut-être attribué à Rimbaud une photo qui ne le représentait pas.

Elémentaire, mon cher Dupont ! Un Rimbaud qui n'a pas "le regard bleu myosotis" est suspect. Il convient d'examiner de près ses papiers...


* L'assimilation au Rimbaud "africain" a d'ailleurs été faite dès la publication de la photographie (voir par exemple Rimbaud l'africain, Squirrel Art Blog).



samedi 29 septembre 2012

Rimbaud trouvé


 

Des publications inconnues de textes d'Arthur Rimbaud dans la grande presse des années 1880. 

Un article à lire ici : la Revue des ressources




samedi 15 septembre 2012

Autour de Rimbaud




- Rimbaud « pilleur d’épaves » ? A propos de deux lettres conservées par le Musée-Bibliothèque Arthur Rimbaud.

La vie d'Arthur Rimbaud en 1878 demeure très mystérieuse. Ainsi, quel crédit peut-on apporter au témoignage soutenant qu’il fut un temps « pilleur d’épaves » à Aden ? Sans prétendre résoudre ces petits mystères, cette étude invite à de nouvelles explorations.  

Elle est publiée par la Revue des Deux mondes, en accès libre.


- Rimbaud « retrouvé » : pantalonnade dans la Pléiade.

Quand la dernière édition des Œuvres de Rimbaud dans La Pléiade révèle des passages inconnus du « Rapport sur l’Ogadine » qui avaient en fait déjà été publiés à la fin du XIXe siècle... 



- Maigret chez Rimbaud.

Début 2011, en pleine polémique autour de la photo de Rimbaud à l’Hôtel de l’Univers, surgissait un étrange courrier de 1880. Il s’avère que ce document était un faux… 




- Rimbaud souriant : un dessin retrouvé.

Un croquis d’après le Coin de table de Fantin-Latour, qui n’était connu jusqu'ici que par un ancien catalogue de vente aux enchères. Enquête sur l’origine de ce dessin.



- La plupart de nos autres études sur Rimbaud sont désormais facilement consultables en livre flip sur Issuu.  




dimanche 12 août 2012

Identification judiciaire



 17 ans / 24 ans


Suite au précédent message sur ce blog, un correspondant nous envoie un document très intéressant : tout simplement un extrait de l'ouvrage d'Alphonse Bertillon sur l'identification judiciaire (1885).

Au moment de la publication de la photo de l'Hôtel de l'Univers, beaucoup ont été choqués par la différence d'apparence d'Arthur Rimbaud à 17 ans (photo par Carjat) et à 26 ans (Aden). Le même problème se pose, d'ailleurs, pour les autoportraits de Harar (Rimbaud y a 29 ans et ressemble à un homme âgé). 

Il se trouve que Bertillon avait réfléchi à ce problème. Il montre dans son livre comment l'apparence d'un homme peut changer en quelques années, surtout après des épreuves comme la prison. Ce livre est en ligne sur Gallica.





dimanche 5 août 2012

Enquêtes, suite



Après les enquêtes sur les visages de Shakespeare, Van Gogh, etc. (voir message précédent), un beau film documentaire retrace l'histoire de la tête d'Henri IV, découverte en 1919 par un brocanteur. Une aventure aux rebondissements et détours étonnants qui rappellera quelques souvenirs à ceux qui ont participé à l'enquête sur la photographie d'Arthur Rimbaud adulte *.

Le mystère de la tête d'Henri IV, un film de Stéphane Gabet et Pierre Belet,
 
(uniquement depuis la France métropolitaine) 




Par ailleurs, une enquête scientifique de grande envergure est menée sur la momie dite Otzi (retrouvée dans un glacier en 1991), incluant la reconstitution de son visage (des documentaires scénarisés ont été réalisés sur ce sujet, dont Otzi, autopsie d'un meurtre, pour Arte, et plusieurs autres visibles en ligne). 

Les progrès de la science dans le domaine de l'identification anthropologique pourraient bien sûr déboucher sur de nouvelles informations à propos de la photographie l'Hôtel de l'Univers et plus largement de l'apparence physique de Rimbaud (à suivre...).


Portrait-robot d'Henri IV, établi à partir de son crâne © P. Charlier et al./BMJ


* Il est intéressant de voir que ces conclusions établies par une équipe pluridisciplinaire de 16 scientifiques et publiées par le British Medical Journal ont été remises en cause par quelques personnes sur Internet. Cela a motivé une mise au point commune de Philippe Charlier (célèbre médecin légiste), Jean-Pierre Babelon (Académie des Inscriptions et Belles Lettres, spécialiste d'Henri IV) et Bruno Galland (directeur scientifique, Archives Nationales).